La serre collective à Orbey : c’est parti !

Après plusieurs mois de travaux patients et minutieux menés par une équipe de jardiniers-bricoleurs avertis, la serre du jardin de la bibliothèque d’Orbey est en service. Son objectif est de produire des replants qui seront distribués à des familles jardinant dans la vallée de la Weiss.

Les semis ont démarré en avril et le taux de germination est excellent ! Les jardiniers se succèdent chaque semaine et sont aux petits soins pour les courges, courgettes, salades, choux, concombre, basilic, fleurs diverses et autres végétaux qui viendront garnir des jardins de la vallée.

Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont donné des matériaux, du compost, du terreau, du fumier, des pots de rempotage, des semences, de jeunes semis… La serre a été en grande partie construite avec des matériaux de récupération.

Merci à la fine équipe qui a oeuvré pour son édification, du plan jusqu’à la pose de la fenêtre et de la porte.

Merci enfin à la commune d’Orbey qui nous met ce terrain à disposition, ce qui a permis la réalisation de ce projet collectif.

À très bientôt !

Le groupe Jardins et Vergers

Jimmy, ou l’agriculture vivrière à Ribeaugoutte

Je monte avec impatience la petite route sinueuse qui mène au hameau de Ribeaugoutte et vais à la rencontre de Jimmy. Il fait beau et chaud. Tout est paisible. Les paysages sont magnifiques.

Jimmy a 29 ans. Depuis 3 ans, il développe une belle activité de maraîchage de montagne. Deux serres et un grand champ lui permettent de cultiver de nombreux et savoureux légumes : carottes, choux, betteraves, oignons, céleris, courgettes, salades, rutabagas, poireaux et autres navets. Un des objectifs de Jimmy est de cultiver le plus longtemps possible dans l’année.

« Je suis né ici, je suis attaché à cet endroit. Ma grand-mère paternelle qui était d’une famille de paysans nous a souvent parlé de sa jeunesse. C’était une vie simple, proche de la terre ».

Derrière la ferme, une grande serre abrite de belles courgettes, des choux fleurs et des semis tous récents pour les cultures automnales. C’est dans cette serre qu’au début du printemps, Jimmy produit sur une couche chaude tous ses replants : tomates, choux, piments, aubergines, salades, etc. Les semences sont biologiques et les variétés choisies en fonction du climat montagnard, donc plutôt rustiques et hâtives. Il suit le calendrier des semis de l’agriculture biodynamique.

« J’ai toujours aimé faire du jardin. Je faisais un potager pour mes parents. J’aime la terre, planter des choses et les voir pousser. Ce qui me porte, c’est l’idée de pouvoir produire ma nourriture ». D’un rêve collectif il y a quelques années, il est passé à une activité individuelle qui le passionne.

Nous allons voir plus haut le champ qui s’étire tout en longueur dans un ancien pré. Plusieurs rangées de légumes plantés en associations forcent l’admiration. Les choux sont particulièrement impressionnants, tout comme les betteraves qui « semées un peu trop tôt, sont un peu grosses pour la saison ». En réalité, elles sont énooooormes !

Les secrets de Jimmy ? Un travail mécanique du sol et beaucoup d’huile de coude, avec aussi l’aide précieuse de Marius le mulet ; l’épandage au printemps d’un fumier bien composté (moutons et chevaux) ; le semis d’engrais vert (moutarde) et l’utilisation de bouse et silice de corne. Des outils originaux lui permettent un travail du sol efficace et non destructeur : véloculteur, sous-soleuse, moto-bineuse (serre), kassine. Ce dernier est un outil multifonctionnel et universel avec lequel il forme de petites buttes pour planter les patates.

Jimmy ne se réclame d’aucune école. Il s’intéresse à la biodynamie et connaît bien le cahier des charges de l’Agriculture biologique. Aucun produit de synthèse n’entre dans son approche et malgré l’altitude, il obtient de très belles cultures.

Un peu plus loin, voilà la serre aux 200 pieds de tomates qui a été érigée il y a quelques mois. Jimmy a produit lui-même tous les replants qui aujourd’hui grimpent à plus de 2 m. Il choisit des variétés plutôt anciennes, hâtives et goûteuses. Dans cette serre, c’est un festival de formes et de couleurs : rouges, rondes, charnues, oranges, ovales, petites, vertes, allongées, énormes et biscornues… Elles s’appellent Rose de Berne, Saint-Pierre, Noire russe, Merveille des marchés, Noire de Crimée… Les 7 rangées de plants de tomates sont bordées d’aubergines, poivrons et piments. Le sol de cette serre est composé d’1/3 de sable, d’1/3 de compost végétal et 1/3 de compost animal. Les grappes de tomates sont impressionnantes !

Un peu plus loin, ça bourdonne autour d’une 10aine de ruches fabriquées par l’apiculteur – maraîcher. Elles sont ici toute l’année et fournissent miels de fleurs, de châtaignier (un délice !) et de sapin.

Et plus haut, il y a les moutons. Sept brebis et un bélier de la race Manech (ou « tête noire ») originaire du Pays Basque. Les agneaux restent deux mois sous la mère et lorsqu’ils n’y sont plus, Jimmy fait du yaourt de brebis (que j’espère pouvoir goûter un jour…).

Retour vers le hameau et sa charmante petite chapelle ornée d’un rosier. Impossible de repartir le panier vide. Je fais mes emplettes au libre-service qui fonctionne sur la CONFIANCE. Des légumes, du miel et les délicieux fromages de chèvre de Lucas, le frère de Jimmy. Ce libre-service de produits frais et ultra locaux est une ancienne buvette. Belle reconversion ! Les clients viennent plutôt de la vallée par le bouche à oreille. Il y a aussi des touristes qui logent dans les gîtes alentours.

Toute cette activité agricole « fait revivre le hameau » et redonne ses lettres de noblesse à l’agriculture vivrière.

« La très petite agriculture a aussi sa place. La chose la plus importante pour moi est de nourrir ma famille et de vendre ma production ».

MERCI Jimmy pour cette très belle matinée ensoleillée passée à tes côtés.

Partageons les semences de nos jardins !

C’est le moment de récolter les semences de votre jardin et d’en réserver une partie pour l’une des 12 boîtes de la Grainothèque de la vallée de la Weiss.

Comment fabriquer un sachet de semences avec un simple pliage ?
http://jardinexperimental.free.fr/trucs/sachetgraine/sachet-graine.htm

Où trouver des boîtes à semences dans la vallée ?

Kaysersberg – Vignoble (Kaysersberg : médiathèque et hall office de tourisme / Kientzheim : boulangerie / Sigolsheim : en cours), Katzenthal (commerce local), Ammerschwihr (boulangerie), Fréland (Maison de Santé), Lapoutroie (bibliothèque), Labaroche (mairie), Le Bonhomme (mairie), Orbey (mairie et bibliothèque)

Bonnes récoltes !

Le Groupe Jardins et vergers

Nature au jardin à Katzenthal

C+F

Dès l’arrivée dans ce jardin aux mille recoins, le chèvrefeuille embaume… Nous voilà à Katzenthal, chez Francine et Clément, dans un écrin de verdure d’une 20aine d’ares. Ici, le végétal est omniprésent et intimement lié au bâti. Il grimpe, il recouvre, il retombe, il s’accroche, il pousse sur les toitures… Beaucoup de plantes et de délicates touches fleuries invitent à la découverte de ce petit dédale au charme délicat. Des objets posés çà et là avec goût apportent une note colorée et décorative à l’ensemble.

Ils sont plusieurs à assurer l’entretien de ce jardin conçu pour demander le moins de travail possible : une majorité de plantes vivaces, rustiques et exigeant peu d’arrosage… Les plantes proviennent de coups de cœur ou d’échanges avec d’autres jardiniers.

« En temps investi, c’est presque rien ».

La visite guidée débute sur la terrasse ombragée, « là où les cosses d’une vénérable glycine éclatent en été, bombardant de belles graines les clients attablés ». Ébahissement devant le tronc de la fameuse glycine ! Quelques marches à gravir, un pommier « Cloche » à dépasser et nous voici à la hauteur d’une belle toiture végétale. C’est celle de la cave des vignerons, construite en 1999. Ensemencée d’une prairie fleurie la première année, la toiture change d’aspect au fil des ans. « Une année, il y n’avait quasiment que des marguerites». Aujourd’hui, c’est une impressionnante étendue de graminées, œillets, pimprenelle, sedums, origan marjolaine, millepertuis et autres beautés végétales. Une seule fauche par an durant l’été pour que les semences puissent mûrir… En toile de fond de cette prairie colorée : le fameux château du Wineck.

Plus loin, une petite zone humide accueille libellules et agrions. Des crapauds viennent pondre ici tous les ans. Un parfum délicieux flotte dans l’air : c’est un tilleul bourdonnant en pleine floraison. De petites surfaces enherbées – tantôt à l’ombre, tantôt au soleil – sont partiellement fauchées durant le printemps. De belles fleurs s’épanouissent tranquillement un peu partout : hortensia, rose, alchémille, buddléia, lavande, capucine, pivoine, grande pervenche… Les boutures d’un rosier ancien provenant du jardin de la grand-mère de Francine prospèrent ici. Et quel parfum !… Une vigne grimpe dans un pêcher, une autre court sur une clôture… nous sommes à deux pas du vignoble.

Dans ce jardin de petits recoins, l’invitation est à la détente. Bucolique à souhait, le lieu est à la fois « sauvage et entretenu ». Si Francine affirme qu’il n’est pas « bichonné », on s’y sent très bien car l’harmonie règne. Aucun produit de synthèse ne vient perturber les nombreux insectes qui butinent un peu partout. L’eau de pluie est récupérée, utilisée pour les traitements de la vigne et l’arrosage. Quatre moutons de la race Racka participent à l’entretien de l’espace.

Les convictions écologiques fortes des maîtres des lieux font de ce jardin un véritable outil de sensibilisation pour toutes les personnes qui passent par là : les clients de la cave, des gîtes et du bistrot.

« Ils sont heureux comme tout ! Les hôtes participent volontiers au compostage des déchets verts et nous avons occasionnellement des connaisseurs d’oiseaux et d’insectes. Ils peuvent se servir en herbes aromatiques et en fraises que nous avons plantées à leur attention.»

La forêt toute proche et l’orientation Nord de ce petit vallon apportent une fraîcheur bien appréciée en été. Qu’y avait-il ici avant ? « C’était des prés, un potager, un poulailler… et il y avait une carrière d’argile un peu plus loin ».

Je passe un temps certain à prendre des photos dans ce jardin où l’on va de surprise en surprise…

Merci Francine pour cette charmante visite !

Coups de cœur :

• les parfums fleuris qui flottent dans l’air.
• La toiture végétale de la cave : lumineuse, colorée et vivante.
• Le plessis rustique en branches de châtaignier.
• Le tronc massif et entremêlé de la glycine.
• le portillon bleu tout en haut du jardin.
• La vigne libre de grimper dans les pêchers.
• Les chats en céramique postés dans les jardinières qui ornent les fenêtres de la façade.
• Le ballet sonore des hirondelles de fenêtres.

La Grainothèque de la vallée de la Weiss : c’est parti !

« L’abondance et la profusion des graines invitent naturellement au partage »

Nos jardins regorgent de belles et généreuses plantes, qu’il s’agisse de fleurs, légumes, céréales ou encore aromatiques. Et si nous partagions tous ces trésors ? C’est ce que vous propose l’association Pas à Pas, vallée de la Weiss en Transition par la mise en place d’une Grainothèque. Des boîtes à semences sont installées dans les communes de Katzenthal, Kaysersberg Vignoble, Ammerschwihr, Labaroche, Le Bonhomme, Fréland, Lapoutroie et Orbey. Vous pouvez y déposer des sachets de semences de votre jardin et vous servir de graines récoltées par d’autres jardiniers.

La Grainothèque, c’est une initiative portée par l’association nationale Graines de Troc. L’objectif principal est de faciliter le partage de semences entre jardiniers amateurs.

Pour la réussite de cette opération, pensez à récolter des semences de votre jardin en quantité dès à présent ! Il suffit ensuite de les faire sécher et de les ensacher.
Sur le sachet (voir modèle de pliage sans colle ni agrafes plus loin), notez le nom de la plante (et la variété), sa hauteur, sa couleur, son exposition préférée, le lieu et la date de récolte. Le tour est joué : plus qu’à déposer vos sachets dans une des douze boîtes à semences de la vallée.

Il est important que vos semences soient bien sèches avant de les mettre en sachet.
Des conseils pour la récolte des graines sont disponibles avec chaque boîte et sur le site internet de Graines de Troc.

Bonnes récoltes et bon partage !

  • Où sont installées les boîtes à semences ?

Kaysersberg – Vignoble (Kaysersberg : médiathèque et hall office de tourisme / Kientzheim : boulangerie / Sigolsheim : en cours), Katzenthal (commerce local Au Champ de blé), Ammerschwihr (boulangerie), Fréland (maison de Santé), Lapoutroie (mairie), Labaroche (mairie), Le Bonhomme (mairie), Orbey (mairie et bibliothèque)

  • Plus d’informations :

– site et mail de l’association Pas à Pas, vallée de la Weiss en Transition: http://transition-pasapas.org/   ou pas-a-pas-transition@laposte.net

– site internet Graines de Troc : www.grainesdetroc.fr

– modèle de pliage d’un sachet de semences sans agrafes ni colle :
http://jardinexperimental.free.fr/trucs/sachetgraine/sachet-graine.htm