« On ne peut pas imaginer un monde sans insectes. C’est comme si on tentait d’imaginer un monde sans air. Sans insectes, il n’y a plus d’écosystème, plus de nature.» (Vincent Bretagnolle, directeur de recherche eu CNRS)

 Des études scientifiques récentes et la simple observation démontrent un effondrement des populations d’insectes et un rythme de disparition inquiétant pour les oiseaux. Sur les 150 espèces d’oiseaux nicheuses d’Alsace, 44,1% ont été inscrites en Liste Rouge des oiseaux menacés *. 30% des oiseaux des champs ont disparu en Alsace **. La cause principale est la dégradation ou la disparition des habitats naturels de nombreuses espèces.

D’autres causes sont établies : l’uniformisation des paysages, la surexploitation des ressources naturelles, le développement des espèces invasives, les pollutions diverses (notamment les pesticides) ainsi que le changement climatique. Ce phénomène mondial de déclin touche par effet domino toutes les autres espèces animales. On parle aujourd’hui de « sixième extinction de masse ».

Au-delà d’une approche éthique, il s’agit bien d’enjeux socio-économiques qui sont menacés. En effet, nous dépendons en grande partie des ressources naturelles et de l’usage des fonctions biologiques. Par exemple, les 3/4 de notre alimentation proviennent de la pollinisation par les insectes(abeille domestique, abeilles sauvages, papillons, bourdon, etc).

Ouvrez les yeux et les oreilles ! Que serait notre environnement sans le chant des oiseaux et des grillons ?

Comment agir concrètement en faveur de la biodiversité 

  • Préserver les zones où la faune sauvage trouve de quoi se nourrir, s’abriter et se reproduire (prairies fauchées tardivement, tonte progressive du gazon (et si on laissait les pâquerettes fleurir ?), mares et zones humides, bosquets, haies, vieux arbres, bâtiment accueillant pour la faune…);
  • Préserver la flore locale – nourriture vitale des insectes et oiseaux – en la laissant accomplir son cycle jusqu’à la graine (fleurs, graminées, arbustes, etc.) ;
  • Semer et/ou planter dans son jardin des plantes à fleurs riches en nectar, en pollen ou en graines pour les butineurs et les granivores (plantes aromatiques, Reine des prés, Achillée millefeuille, Bourrache, Lavandes, Trèfles, Centaurées, Pâquerette, Marguerite, Lamier pourpre et blanc, Bouillon blanc, Mauves, Campanules, Tournesols, Onagre, Cardère, Plantains…);
  • Planter des arbustes à fleurs et à fruits sous forme de bosquet ou haie (noisetier, néflier, groseillier, cassissier, sureau, aubépine, prunellier, argousier, amélanchier, bourdaine, églantier, cornouiller mâle, etc.);
  • Ne jamais tailler une haie au printemps (période de nidification) ;
  • Laisser en place les vieux lierres (site de nidification, floraison automnale précieuse pour les butineurs et fruits en hiver pour les oiseaux) ;
  • Planter des arbres fruitiers dont la floraison offre aux butineurs une nourriture précieuse au printemps ;
  • Préserver ou aménager tout ce qui contribue à la biodiversité (muret de pierres sèches, pierriers, arbre et bois mort, mare (sans poissons), zone fauchée tardivement, vieil arbre creux, tas de feuilles et/ou de branches…) ;
  • Installer des nichoirs en bois (non traité) pour les oiseaux et les chauves – souris;
  • Éviter l’éclairage artificiel nocturne.

Nous et nos enfants sommes tous concernés par le déclin de la biodiversité et chacun peut agir à son échelle pour que notre vallée continue de fleurir et bourdonner ! 

La 1ère Liste Rouge d’Alsace date de 1989. Elle comprend plusieurs catégories : « En danger critique », « En danger », « Vulnérable », « Quasi menacée », « Préoccupation mineure ».

** Chiffres : Ligue pour la Protection des Oiseaux d’Alsace

Plus d’infos : biodiversite@transition-pasapas.org