« Recréer du lien par le jardinage »
« Si les liens entre nous ne sont pas forts, notre avenir risque d’être compliqué ». Cela pourrait être le leitmotiv de Gilles pour qui le jardinage est un moyen de recréer une liaison sociale. Pour lui, « tout le monde a encore un lien plus ou moins fort avec la terre ». Se reconnecter à la terre, ralentir le rythme de notre société, renouer des maillons qui disparaissent… sont autant d’objectifs vertueux qui l’animent. Il souhaite aussi démontrer combien il est essentiel de cultiver ses propres légumes pour se nourrir sainement. Combien il est important de redonner de la fertilité au sol et de sortir de la monoculture. Combien jardiner c’est aussi se détendre, s’apaiser et se relier à la vie.
Depuis 3 ans il a impulsé avec des amis un projet de jardin partagé à Kientzheim. Véritable îlot de biodiversité au milieu d’un océan de vignes, ce jardin était cultivé depuis longtemps. En témoignent de vieux arbres fruitiers et un magnifique pied de romarin. Ingénieur paysagiste et doté d’une certification internationale en permaculture, Gilles a aussi travaillé dans plusieurs fermes de différents pays dans le cadre du Wwofing. Malgré ce solide bagage, le projet de jardin partagé est un véritable « challenge » car il faut proposer des solutions qui marchent. Alors il s’est lancé ! Il a conçu, dessiné et proposé à ses 7 comparses un plan d’aménagement qui définit les différentes zones du jardin (buttes de culture, serre, bandes fruitières, mare, espace de détente, etc.). Favoriser la biodiversité et intervenir de moins en moins au fil du temps sont les axes majeurs de cet aménagement discuté et adopté collectivement. Gilles anime aussi le groupe en proposant des ateliers et chantiers participatifs. Le premier chantier a eu lieu ce printemps pour aménager des buttes et il a réuni 15 personnes. Il souhaite par la suite développer la convivialité et l’approche artistique.
Côté plantations, une liste de plantes a été définie ensemble dès le départ. Semences et replants sont tous issus de culture biologique. Chacun a semé chez soi et a ramené les replants au jardin. Quatre groupe de deux personnes ont été formés et chaque groupe est responsable d’une butte pour laquelle des légumes prioritaires et secondaires ont été définis.
Dans ce jardin partagé, chacun donne autant de temps qu’il peut pour entretenir son petit coin de paradis. On récolte suivant ses besoins et les surplus de chaque butte sont mis à disposition de tous. En 2015, des courgettes, choux, aubergines, haricots, tomates, topinambours, pommes de terre et autres cultures occupent les buttes et divers petits espaces. Des petits fruits comme les caseilles et framboisiers ont été plantés. Des arbres fruitiers vont l’être.
Si l’autonomie alimentaire est un des objectifs majeurs de ce beau projet, Gilles confie volontiers que pour lui, c’est avant tout « le plaisir de se retrouver » qui le réjouit.
Ses petits trucs de jardinier : laisser 3 ou 4 tiges aux tomates et supprimer les « gourmands » ; aucun désherbage, ou seulement si la concurrence d’une plante sur une autre est trop forte.
Un conseil : « Parlez à vos légumes, dites-leur qu’ils sont beaux ! »
Actualité du jardin partagé : un repas aura lieu début septembre ; un second WE participatif sera organisé fin septembre / début octobre.
(photos FJ)