vipérine

« La nature me donne, moi je restitue ».

Lieu-dit Chèvremont à Orbey. Un magnifique jardin situé à 750m d’altitude. C’est le jardin de Gilbert. Tout autour, des prairies en fauche tardive qui préservent la biodiversité. Fleurs, légumes, petits fruits et fruitiers poussent à profusion malgré la sécheresse de cet été. Heureusement il y a beaucoup d’eau sur ce versant.

Sous les serres-tunnels s’épanouissent tomates, poivrons, aubergines et concombres. Abeilles, bourdons et papillons butinent les nombreuses fleurs dispersées un peu partout. Il y a même des digitales dans la cabane du jardinier !

« Ça demande du travail mais moi ça me plaît ». On ne peut qu’admirer le fruit de ce travail.

Il raconte son histoire. Après une enfance difficile, il se destine au métier de peintre-décorateur. C’est pourtant l’horticulture qu’on lui impose et à l’époque ça ne lui plaît pas du tout. Il obtient son premier poste de jardinier à la ville d’Asnières. Puis il découvre la « bio » et travaille dans une boutique de produits biologiques. « C’est parti de là ». Il s’intéresse alors à la pédagogie de Rudolf Steiner et à la biodynamie. Dans le Limousin il cultive son premier potager en appliquant la méthode Jean Pain. Il travaille ensuite dans un Centre d’Aide par le Travail et retourne comme éducateur dans une école Steiner.

En 1990, il devient jardinier du Foyer d’Accueil Spécialisé Les Sources à Orbey. Il crée un beau jardin sur ce site minéral : il monte des murets de pierres sèches, comble les espaces avec du compost… L’objectif est « de mettre les compagnons au contact de la terre ». « Je soignais les êtres humains et la terre ». Il aime alors démontrer que le jardinage nourrit l’homme de bien des façons. Depuis sa retraite, il garde un lien avec Les Sources puisqu’un compagnon vient de lui-même l’aider dans son jardin tous les mardis.

Le jardin de Gilbert est grand, très grand. Les fruits et légumes poussent en quantité et c’est un véritable tableau qui s’offre au regard avec de délicates touches fleuries. Une bonne partie est transformée : tisanes, conserves, confitures, sauce tomate, pesto… Une autre partie est donnée. « Je n’ai jamais rien vendu de ce jardin ». « Je donne » pourrait être le leitmotiv de cet homme discret et généreux. Et l’on repart plein d’espoir lorsqu’il vous dit que l’on « peut être un bon jardinier sans avoir d’expérience ».

Deux heures sont passées. Déjà !

Je reviendrai dans ce jardin, c’est certain ! Merci Gilbert pour cette très belle découverte…

Le compost  : une grande quantité de compost occupe chaque année une place différente sur une planche du jardin qui accueillera de gourmandes courges. Un compost de consoude est confectionné pour sa richesse en éléments nutritifs.

La biodynamie : des préparations à base de plantes (prêle par ex.) sont utilisées pour renforcer les végétaux qui résistent ainsi mieux aux maladies et parasites.

La rotation des cultures : il y a 3 grandes parcelles séparées chacune en deux sur lesquelles différentes cultures se succèdent. Pas de plan préalable mais une solide connaissance des associations : plantes-fleurs, plantes-racines, plantes-fruits, plantes gourmandes, plantes hautes et basses… Le seigle et la phacélie sont utilisés comme engrais verts (couverture et nourriture du sol).

Les serres : Gilbert a utilisé de vieux murs existants pour les aménager. Un goutte à goutte évite un arrosage fastidieux. Elles abritent les délicates « plantes-fruits » comme la tomate. Le tagète embaume en éloignant certains insectes.

Les petits fruits : Groseilles, cassis, caseilles, fraises… un régal pour les papilles et les oiseaux ! Une épaisse haie de caseilles protège le jardin des vents. Gilbert plante aussi des arbustes fruitiers le long d’un petit sentier qui passe sous le jardin. Ainsi les promeneurs peuvent se servir à volonté car il aime partager les fruits de son travail. Généreux, vous disais-je…

Gilbert

potimarrons

serre

chouxvuebeau jardin

associations

(photos FJ)