Gérard

« Jardiniers de pères en fils »

« J’aime surtout la nature » est sa première phrase. « Le jardinage, c’est inné. Toute ma vie je me suis occupé d’un jardin. On avait des jardins à l’extérieur des remparts. Je devais déjà arroser les salades vers 7 ou 8 ans. On vivait un peu de ça car on revendait les surplus. Ma famille avait également 30 ares de vignes.  »

Le jardin que Gérard cultive aujourd’hui a été aménagé en 1970. Blotti derrière la maison, il bénéficie d’une belle exposition sud-est, d’une terre légère et… d’une belle vue sur le vignoble. Protégé des vents de tous les côtés, on y voit s’épanouir de beaux fruits et légumes : tomates, courges, courgettes, choux, salades, poirées, haricots, poireaux, framboises, concombres, céleris, etc. « Ils sont meilleurs que ceux qu’on achète. » Les fleurs apportent de belles touches colorées. Les bourdons, abeilles et moro-sphinx *  se régalent sur les magnifiques tournesols, les zinnias et autres bourraches. Les chardonnerets viendront chiper des graines dans quelques semaines…

Ce qui frappe dans ce jardin, c’est l’ingéniosité : des tuteurs métalliques pour soutenir les haricots, les potimarrons palissés sur la serre, les voiles blancs sur arceaux ombrageant les cultures (très utiles cette année !). Et aussi une « tour à patates », autrement dit un silo ajouré et cubique dans lequel ont été plantés près d’une 20aine de tubercules sur une toute petite surface. Récolte à venir très attendue !

Une autre curiosité de ce beau jardin : un lave-vaisselle revisité pour faire des replants de tomates au printemps et dans lequel Gérard va sécher ses quetsches. Bel exemple de récupération !

Un des secrets de ce jardin est dans la préparation soignée de la terre. En automne, Gérard la recouvre de feuilles mortes, « comme ça les vers peuvent travailler en hiver ». En mars il épand un engrais biologique dont une toute petite quantité suffit. Avant chaque semis ou plantation, le sol est préparé pour que la terre se repose au moins deux semaines. Notre jardinier arrose toujours le matin au pied des plantes. « Le jardin doit être sec le soir » afin de limiter les maladies, notamment en cas de nuits plus fraîches. Un arrosage minutieux à l’eau de pluie dont il récupère près de 1500 litres. Il fait également du compost et du purin d’ortie. Tous ces bons soins offrent un jardin à la fois productif et esthétique. La démonstration que même sur une petite surface on peut produire abondamment.

Les tomates d’une belle vigueur sont plantées le long d’un mur et sous une serre. Les grappes sont impressionnantes et mûrissent tranquillement. Gérard confie les nourrir au fumier de vache…

Là où poussait autrefois une haie de thuyas ont été plantés des framboisiers qui ont bien donné cette année. Et tout près de là, un quetschier ploie sous les fruits !

« Il faut pouvoir regarder la nature. De nos jours les gens passent sans regarder », dit avec philosophie Gérard, le cycliste-jardinier de Kientzheim.

Des curiosités :

• un kaki (Plaqueminier) planté en 2015 ;

• la scarole « Cornet d’Anjou » qui réussit bien si elle est plantée avant mi-août ;

• la cressonnette marocaine, une jolie salade aux feuilles ondulées ;

• de jolis concombres tuteurés en hauteur ;

• une petite éolienne qui anime le jardin ;

• un bel épouvantail qui a dissuadé les oiseaux pendant quelques jours…

Les jardins à Kientzheim sont rares intra muros. Ils occupaient et occupent encore en partie les terrains situés autour des remparts. Autrefois les gens faisaient leurs semences, notamment de pommes de terre. Ils les coupaient même en deux pour faire deux plants.

* papillon nocturne qui vole le jour

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(photos FJ)