« Consommer ce que la terre nous donne et pas chercher plus. »

À force de nous croiser parce que nos enfants sont dans la même classe, nous avons fini par parler jardinage. Un cuisinier qui jardine, ça m’intéresse !

Fabrice est originaire de Sélestat et fréquente les jardins depuis son enfance. « Mes parents avaient deux grands jardins et jardinent toujours aujourd’hui dans le respect de la terre, sans produits de synthèse. En m’installant à Orbey, ma priorité était d’avoir un terrain pour jardiner. »

Ce passionné cultive une belle diversité de légumes sur une surface de 40m2 : carottes, panais, courges, choux divers, betteraves, salades, céleris, oignons, mâche, haricots. Il fait lui-même ses replants de tomates, courgettes, poivrons et poireaux. Pas de calendrier lunaire mais des semis « à l’instinct ». Une jolie serre voit se succéder les tomates et les poivrons aux radis.

« J’aime travailler la terre, j’aime être dehors. Je me sens mieux dehors. Dans le jardin j’y suis tous les jours : un petit tour le matin, un petit tour le soir. Si seulement tout le monde passait moins de temps devant les écrans et davantage dans les jardins ! »

Et Doris sa femme renchérit : « Fabrice a la passion du jardinage, il aime transmettre. Son jardin est très ordonné et je l’aide volontiers pour les récoltes. Chaque année on se pose cette question : qu’est-ce qu’on plante au jardin ? »

Côté technique culturale, c’est assez simple : du fumier frais de vache épandu chaque automne et un retournement de la terre au printemps. Le compost en bac est utilisé à l’automne et le purin d’ortie est le seul insecticide autorisé. Le voile de forçage est bien pratique pour protéger des cultures telles que la mâche ou l’oignon.

Notre jardinier est aussi un excellent cuisinier – pâtissier et son jardin lui permet d’avoir des produits frais et de saison comme les tomates qu’il sublimera en gaspacho. Pas de gâchis : il utilise tout du céleri et ne jette pas un seul légume « moche ». « En été nous n’achetons pas de légumes et sommes ainsi sûrs d’avoir des produits de qualité, en provenance directe de notre jardin ». D’autres cultures seront congelées ou conservées dans un ancien tambour de machine à laver comme les carottes.

« Je me réjouis d’une année sur l’autre de cultiver des produits de saison. »

Jardiner, cuisiner et aussi… transmettre sa passion à ses deux filles qu’il emmène volontiers au jardin pour aiguiser leur curiosité. Elles découvrent alors le goût des fraises ou encore le parfum des carottes. « C’est familial chez nous »

Et je n’ai pas encore parlé des 4 poules : Carambar, Fraise, Framboise et Clochette qui se régalent des restes de table. Dans un petit enclos situé au jardin, elle approvisionne la famille en œufs frais. Avis à ceux qui veulent réduire le volume de leur poubelle et se régaler de recettes à base d’oeufs…

Dans ce quartier d’Orbey plutôt intergénérationnel, il y a encore beaucoup de jardiniers. On échange régulièrement des plantes et des astuces… Qui a dit que le jardinage créé des liens ?

Notre jardinier-cuisinier est aussi cueilleur de champignons et pêcheur. Je le croise aussi régulièrement en tenue de sport, prêt à aller courir sur les chemins d’Orbey ! Toujours beaucoup d’entrain chez Fabrice, ce qui fait le plus grand bien !

Et chaque année, vers le mois de mai, je me pose cette question très importante : est-ce lui qui fera le dessert de la kermesse de l’école ?