Portrait de Martine, jardinière à Lapoutroie
« J’ai toujours aimé les légumes »
« Mon grand-père avait un très grand potager dans le parc d’un hôpital. Il y avait beaucoup d’arbres fruitiers et aussi une gloriette avec du raison tout autour. C’était exotique ! Ça m’a toujours fait rêver et donné envie de faire un jardin. Mes parents habitaient en ville et avaient un petit jardin. Ma maman connaissait bien le nom des fleurs. »
Le rêve est devenu réalité au coeur d’Hachimette où Martine cultive trois jardins avec l’aide précieuse de Michel sur une surface d’environ 200 m2. L’un d’entre eux a été créé il y a quelques années pour faire pousser des légumes consommés à l’époque médiévale.
Dans les jardins de Martine, fleurs et légumes se côtoient et de belles curiosités s’épanouissent comme la tétragone, la courge longue de Nice, l’arroche ou encore divers piments aux couleurs éclatantes. Pas d’invasion de pucerons mais une quantité de limaces affamées ! « C’est mon ennemi n°1 ! »
Près d’une auge en grès remplie d’eau pousse un beau petit figuier. Plus loin c’est un palmier. Ailleurs ont germé des graines de pastèque. « J’aime les expériences… »
On se dirige vers le jardin « historique » de la maison en traversant la route. Des fleurs à profusion : phlox, roses trémières, capucines, gaillardes et autres sites de butinage qui résistent vaillamment au manque d’eau. Martine cultive de petites surfaces pour chaque légume et donne une place de choix à la cuisine méditerranéenne en bichonnant les tomates, poivrons, aubergines, courgettes, basilic et autres délices.
« J’aime bricoler la terre, ça me permet d’être dehors ». Elle fait tous ses replants elle-même et récolte les semences de fleurs. « J’ai juste acheté quelques replants de chou de Bruxelles cette année. » Dans la serre mûrissent de magnifiques variétés de tomates aux formes et couleurs différentes. « Je ne pourrais pas semer sans connaître le nom de la variété. » Le basilic embaume dans cette serre… et avec les replants de tomates, ce sont ceux de basilic qu’elle distribue le plus à ses amis.
Tout autour de ce beau jardin qui évoque un patchwork végétal et fleuri poussent des groseilliers, des cassissiers, des mûriers sans épines, des groseilliers à maquereaux… un bel écrin gourmand !
Si Martine est une « mangeuse de légumes… et de fruits », elle partage aussi beaucoup ses récoltes. Petite anecdote qui en fera rêver plus d’un(e) : Martine et Michel se régalent de tomates de la mi-juin jusqu’à Noël…
Principes de culture : La terre du jardin est toujours couverte. À l’automne, Michel étale du fumier de vache et du compost recouverts de feuilles sèches. Plusieurs composts en bac ou en tas mûrissent çà et là. À la fin d’une récolte, soit des engrais verts sont semés, soit d’autres semis prennent place. Certains déchets de récolte comme le haricot sont laissés sur la terre.
Dans un cahier, Martine note le plan du jardin, la date des semis, la météo… Un support bien utile qui aide notamment pour la rotation des cultures.
L’eau : 2000 litres d’eau de pluie sont récupérés dans des cuves enterrées pour l’arrosage. Un arrosage ciblé à l’arrosoir et au pied de chaque plante, ce qui évite de mouiller le feuillage et de favoriser ainsi certaines maladies.
Un beau et grand verger sur 40 ares : une mention spéciale pour les productifs pêchers issus de semis de noyaux ! Et ce n’est pas tout : poirier, cerisier, mirabellier, quetschier, noisetier, reine-claude, noyer, néflier, nectarinier et… les 3 vieux pommiers, mémoire du lieu !
Son jardin « Coup de coeur » : le château de La Bourdaisière dans le Val de Loire qui accueille le Conservatoire de la tomate (650 variétés).
(Photos FJ)